« Je me sens bien dans la matière », dit-il. Christian Oddoux est l’intime du bois, il n’en est ni le maître ni le serviteur, il est en symbiose avec lui. Dans l’atelier, une grosse souche, sombre et rongée, à peine sortie du sol, vaguement inquiétante. Pour lui, une merveille à découvrir. Plus loin, une ébauche, rudement taillée, toute facettée des marques de gouge.
« Touchez ici, c’est encore humide de sève, il faut quatre ans pour sécher un bois. » La longue patience du sculpteur : quatre ans pour oublier les sucs de la terre, le vent dans les ramures, la lumière sur les feuillages. Quatre ans pour que la matière devienne disponible à l’esprit, pour qu’elle renaisse à la vie créatrice.
Pierrette Fleutiaux